Les optimistes vivent plus longtemps. Comment le bonheur et la santé s’influencent mutuellement.
Ce sont ces moments où tout marche comme nous l’espérons. Lorsque nous godillons dans la poudreuse, admirons un magnifique paysage de montagne, prenons un petit-déjeuner harmonieux le dimanche avec l’élu(e) de notre cœur. Ce sont ces moments que nous appelons bonheur. Ou tout du moins, beaucoup d’entre nous.
La science distingue trois grandes formes de bonheur:
Ces trois sentiments peuvent même être différenciés dans notre cerveau à l’aide de procédés d’imagerie. Même si elles sont entremêlées dans la pratique, les formes de bonheur présentent certains modèles d’activité auxquels participent différents neurotransmetteurs.
Autre enseignement intéressant tiré de la recherche: les personnes heureuses sont en meilleure santé et vivent plus longtemps. De nombreuses études confirment cette corrélation. L’une des plus importantes d’entre elles est une étude américaine réalisée auprès de 180 nonnes qui ont été suivies par la recherche pendant 70 ans.
Un cloître se prête particulièrement bien à une telle enquête parce que les influences extérieures y sont moindres et que le quotidien et le style de vie des participantes ne varient guère. Résultat de l’étude: les optimistes parmi les nonnes ont vécu en moyenne sept ans plus longtemps.
Cette corrélation a été confirmée dans une étude représentative réalisée auprès de la population américaine. Les personnes en bonne santé qui se considéraient comme très heureuses avaient un risque de 14% inférieur de mourir durant la période de l’étude – par rapport aux personnes malheureuses. Une analyse de l’université de Harward a par ailleurs révélé que les personnes satisfaites étaient plus rarement victimes d'un infarctus.
Pasqualina Perrig-Chiello, professeure émérite honoraire en psychologie du développement à l’université de Berne, émet l’hypothèse suivante: «Les personnes qui sont bien dans leur peau voient beaucoup plus vite que quelque chose ne va pas, et elles s’efforcent d’y remédier.» Elles réduisent ainsi les tensions dues au stress et ménagent leur cœur.
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C’est aussi ce qu’a révélé l’étude sur les infarctus de l’université de Harvard. Les participants ayant une vision positive de la vie profitaient de ce qu’ils se préoccupaient mieux de leur santé et entretenaient de bonnes relations avec leurs amis et leurs proches. Les personnes malheureuses avaient plutôt tendance à noyer leurs soucis dans l’alcool, à fumer cigarette sur cigarette, à négliger les examens préventifs importants, à différer la visite chez le médecin lors des premiers signes de maladie et à s’installer seuls devant la télévision au lieu d’entretenir des contacts sociaux.
«L'aptitude au bonheur est une habitude qui est très difficile à changer. Notre ressenti est en effet profondément ancré dans les noyaux gris centraux de notre cerveau», explique le professeur Gerhard Roth, neuroscientifique et chercheur sur la personnalité à l’université de Brème. Notre humeur générale dépend à raison de 30 à 50% de notre patrimoine génétique et des expériences que nous avons vécues durant la petite enfance. Des comparaisons entre des proches parents le démontrent. Quant aux 50% restants, nous pouvons les influencer nous-mêmes.
Que faut-il faire pour être plus heureux et le rester aussi à long terme? Des experts de la Société psychologique américaine ont rassemblé des «facteurs de bonheur» bien attestés par la science: